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Communiqué de presse

La croissance industrielle et l'augmentation de la demande énergétique pèsent sur l'action du secteur technologique en matière de durabilité

Réduire les émissions de la chaîne de valeur est peut-être la solution pour parvenir à des émissions nettes égales à zéro, estiment l'UIT et la WBA dans un rapport.




Genève, 30 septembre 2024

Le secteur des technologies numériques voit son empreinte carbone et sa consommation énergétique augmenter en raison de la demande internationale de matériel, de services de réseau, de stockage de données et de technologies émergentes, indiquent l'Union internationale des télécommunications (UIT) et la World Benchmarking Alliance (WBA) dans un rapport commun.

Bien que le secteur ait exprimé des engagements englobant à la fois la croissance du numérique et la durabilité environnementale, le rapport constate un ralentissement général du progrès des objectifs climatiques. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la consommation énergétique du secteur technologique international ont augmenté, tandis que la transparence et la responsabilité restent des questions difficiles.

Le rapport Pour des entreprises numériques plus écologiques – 2024 propose un certain nombre d'idées et de bonnes pratiques pour aider les entreprises technologiques du monde entier à accélérer leur réduction des émissions, à passer à des activités sobres en carbone et à améliorer les informations qu'elles présentent sur les questions climatiques.

"Pour que la transition verte soit efficace, les entreprises numériques doivent être un moteur de progrès et montrer la voie, a déclaré Mme Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l'UIT. Ce rapport est un outil important pour comprendre où faire porter l'essentiel des efforts si l'on veut tirer le meilleur parti du potentiel immense des technologies numériques s'agissant de promouvoir la durabilité face aux changements climatiques pour l'avenir numérique auquel nous aspirons. Dans ses conclusions, le rapport formule expressément un appel à l'action à l'adresse des responsables devant assister à la réunion de l'initiative "Action du secteur du numérique pour l'environnement" lors de la Journée du numérique qui aura lieu pour la première fois à la vingt-neuvième session de la COP".

Équilibrer les avantages et les coûts

Les technologies numériques offrent de nombreux avantages socio-économiques et peuvent accélérer le progrès des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

Les technologies peuvent améliorer la prévision du temps et la surveillance des changements climatiques, optimiser la consommation d'énergie et contribuer à l'intégration de technologies sobres en émissions.

Mais pour contribuer au développement durable, il incombe au secteur de surveiller sa propre situation environnementale, notamment en ce qui concerne les émissions de carbone, la consommation d'énergie et d'eau, les déchets d'équipements électriques et électroniques et l'épuisement des matières premières, et de prendre les dispositions qui s'imposent.

Le rapport Pour des entreprises numériques plus écologiques – 2024 évalue les émissions de gaz à effet de serre et la consommation énergétique de 200 grandes entreprises du numérique à travers le monde.

Sur les 200 entreprises couvertes par le rapport, 148 ont déclaré une consommation d'électricité totalisant 518 térawattheures (TWh) en 2022, soit environ 1,9% de la consommation totale mondiale. Les 10 entreprises dont le niveau de consommation est le plus élevé, toutes situées en Asie de l'Est ou aux États-Unis, ont consommé 51% de ce total, soit 9% de plus qu'en 2021.

Évaluation de la chaîne de valeur des entreprises

L'édition 2024 du rapport offre le premier panorama complet des émissions pour l'ensemble de la chaîne de valeur. Cette catégorie dite "Scope 3" recouvre la plus grande partie de l'empreinte d'émissions des entreprises du numérique.

Les émissions "Scope 3" correspondent à un ensemble total allant des fournisseurs de matériaux et de la production sous-traitée de dispositifs à l'utilisation des produits finals de l'entreprise par les consommateurs. Ces produits finals vont des téléphones portables et des ordinateurs aux moteurs de recherche et aux agents de conversation par IA.

En moyenne, ces émissions sont six fois plus importantes que l'ensemble des émissions "Scope 1" et "Scope 2" produites par l'entreprise elle-même ou dont elle est responsable indirectement, d'après le rapport.

Le calcul et l'attribution exacts des émissions "Scope 3" pose des difficultés à bon nombre d'entreprises, les plus courantes étant le manque de données concernant les fournisseurs, le double comptage et l'application incohérente des principes d'attribution des émissions.

"Les entreprises du numérique doivent assumer leur rôle dans la lutte contre les changements climatiques, a déclaré Lourdes O. Montenegro, Directrice chargée de la recherche et de la transformation numérique à la World Benchmarking Alliance. La particularité du rapport est d'apporter un éclairage objectif sur la situation actuelle du secteur. Nous soumettons ces données et cet éclairage à l'attention de la communauté internationale pour aider à faire en sorte que les incidences sur la population et la planète soient prises en compte pour estimer le succès des entreprises."

Gérer les émissions provenant des technologies émergentes

La croissance rapide des technologies d'intelligence artificielle (IA) va peser encore davantage sur les ressources énergétiques et ajouter encore aux émissions, précise le rapport.

Le rapport indique aussi que l'IA et d'autres technologies transformatrices peuvent contribuer au développement durable.

Le rapport souligne que pour aider les entreprises du numérique à atteindre les objectifs de durabilité, les gouvernements ont un rôle à jouer en appliquant des cadres de suivi et en accélérant la disponibilité de l'énergie verte.

"Du point de vue du développement, il est de plus en plus important que les acteurs du secteur surveillent de plus près leurs propres émissions de gaz à effet de serre et agissent pour réduire les émissions et la consommation d'énergie", a déclaré Cosmas Zavazava, directeur du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT. "Les gaz à effet de serre peuvent avoir des effets dévastateurs comme les phénomènes météorologiques extrêmes, les variations climatiques et l'élévation du niveau de la mer. Si l'on n'y prend garde, les changements climatiques risquent de réduire à néant une partie des acquis du développement. Les gouvernements peuvent appuyer le secteur technologique dans ses efforts pour équilibrer l'innovation et la durabilité, en encourageant une double transition vers la croissance du numérique et la responsabilité sur le plan environnemental."

La libéralisation des marchés de l'énergie, la réduction des formalités administratives pour la délivrance des permis, la modernisation du réseau électrique et les investissements dans le stockage de l'énergie sont autant de moyens dont les gouvernements disposent pour soutenir l'action du secteur en matière de durabilité. Les investissements dans les énergies renouvelables sont également d'une importance décisive.

Soutenir l'action du secteur du numérique pour l'environnement par des travaux de recherche et d'analyse

Le rapport Pour des entreprises numériques plus écologiques – 2024 s'inscrit dans le cadre d'une campagne plus vaste de l'UIT en faveur d'une action climatique efficace dans le secteur technologique au niveau mondial.

L'UIT, l'institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies numériques: exhorte le secteur à assumer la responsabilité de ses propres émissions; aide à élaborer et à promouvoir des normes techniques pour la réduction des émissions conformément aux objectifs climatiques internationaux; et encourage les partenaires du secteur, partout dans le monde, à soutenir son initiative "Action du secteur du numérique pour l'environnement", qui vise à renforcer la contribution des technologies numériques à la lutte contre les changements climatiques et à la protection de l'environnement.

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Notes rédactionnelles:

La vingt-neuvième session de la Conférence des Parties (COP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra en Azerbaïdjan, à Bakou, accueillera pour la première fois une Journée du numérique, qui mettra en évidence les possibilités et les défis croissants qui résultent d'une transformation numérique de plus en plus vaste. C'est également la première fois qu'une réunion de haut niveau sera consacrée au numérique, à cette occasion, dans le cadre d'une COP.

Ressources et informations générales:

À propos de l'UIT

L'Union internationale des télécommunications (UIT) est l'institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l'information et de la communication (TIC). Elle encourage l'innovation dans le secteur des TIC, aux côtés des 194 États Membres et plus de 1 000 entités du secteur privé, établissements universitaires et organisations internationales et régionales qui la composent. Fondée en 1865, elle est l'organisation intergouvernementale chargée de coordonner l'utilisation en partage du spectre des fréquences radioélectriques au niveau mondial, d'encourager la coopération internationale en attribuant des orbites de satellites, de renforcer l'infrastructure des communications dans les pays en développement et de définir des normes mondiales qui garantissent la parfaite interconnexion de systèmes de communication très divers. Qu'il s'agisse des réseaux large bande ou des technologies hertziennes de pointe, de la navigation aéronautique et maritime, de la radioastronomie, de l'observation des océans et de la surveillance de la Terre par satellite ou de la convergence entre téléphonie fixe et téléphonie mobile, de l'Internet ou des technologies de radiodiffusion, l'UIT s'engage à connecter le monde. Pour en savoir plus, rendez-vous sur 1f8a81b9b0707b63-19211.webchannel-proxy.scarabresearch.com

À propos de la WBA

La World Benchmarking Alliance (WBA) est une organisation à but non lucratif qui évalue et classe les entreprises les plus influentes du monde en fonction de leurs résultats au regard des Objectifs de développement durable des Nations Unies. Les données figurant dans le rapport ont été recueillies dans le cadre de l'Analyse comparative de l'inclusion numérique de la WBA, qui évalue les entreprises technologiques les plus influentes au monde d'après leurs résultats pour ce qui est d'élargir l'accès aux technologies numériques, d'améliorer les compétences numériques, de promouvoir une utilisation digne de confiance et de mener une innovation ouverte, inclusive et éthique. En outre, WBA produit l'Analyse climatique et énergétique, qui mesure les progrès des entreprises par rapport à l'Accord de Paris et couvre 450 des entreprises les plus influentes au monde dans des secteurs à fortes émissions comme l'automobile, les services d'utilité publique, le pétrole, le gaz et les transports. Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www. worldbenchmarkingalliance.org/.