Les origines de S. A. R. la Princesse Nisreen, fille du Prince El-Sharif Mohammed, fils du Roi Faisal Ier, fils d’ElSharif Hussein El-Hashemite, mêlent histoire, religion, politique et éducation, puisqu’elle est issue de la famille Hachémite, famille la plus sacrée du monde arabe et dans la lignée directe du prophète de l’islam, Mahomet.
“J’ai toujours voulu laisser ma propre marque: une trace qui ne me relie pas directement à mon titre, à l’histoire de ma famille et à la politique, une trace qui soit liée à mes réalisations et à mon action au service de l’humanité”.
La Princesse Nisreen est la petite-fille du roi Faisal Ier, fils d’El-Sharif Hussein, premier roi d’Iraq et fondateur de l’État moderne d’Iraq, dans lequel la nation iraquienne, dans toute sa diversité ethnique et religieuse, fut unifiée pour la première fois de son histoire sous l’impulsion du roi et grâce à son attachement aux valeurs démocratiques, appliquées dans un cadre d’instruction, de tolérance, de respect mutuel et grâce au maintien de bonnes relations avec les pays voisins et d’autres pays du monde.
“Je veux être médecin pour pouvoir faire sourire les gens”.
Suivant les traces de ses ancêtres et s’étant engagée à préserver les traditions de sa famille, la Princesse Nisreen s’est non seulement mise au service de toutes les personnes, mais elle a aussi obtenu une licence en sciences biomédicales, une maîtrise en sciences, un doctorat en médecine et un doctorat en génétique humaine, ce qui fait d’elle la première princesse royale diplômée en sciences et en médecine. La Princesse Nisreen est une scientifique et une universitaire de renommée internationale, lauréate de divers prix dans les domaines des sciences, des arts, de la littérature et des affaires humanitaires. Elle a en outre écrit plusieurs articles, études et publications scientifiques. Sa carrière a débuté en 1995 dans les hôpitaux et les instituts universitaires de Londres, où elle a mis au point une technique préventive connue sous le nom de diagnostic génétique préimplantatoire des maladies monogéniques, aujourd’hui utilisée comme procédure préventive dans plus d’une centaine de centres partout dans le monde. Elle a en outre contribué à sensibiliser le public et la classe politique aux maladies génétiques, à leurs causes et à l’intérêt socio-économique des programmes de prévention.
Elle a poursuivi sa carrière au Brigham and Women’s Hospital – Harvard Medical School, où elle a étudié les différences (biologiques) entre les sexes dans les cancers liés à la sclérose tubéreuse, recherche qui a permis l’élaboration de nouvelles stratégies thérapeutiques et la détection précoce des principaux types de cancer grâce à des analyses de sang précises. En 2007, la Princesse Nisreen a mis fin à sa carrière scientifique à la Harvard Medical School, à laquelle elle était très attachée, pour se consacrer au développement socio-économique durable à l’échelle mondiale, dans le cadre des programmes de la Royal Academy of Science International Trust (RASIT), dont elle est la directrice exécutive. Son expérience dans le domaine des sciences et de l’innovation, sa vision des choses et son leadership ont permis d’intensifier considérablement les travaux de la RASIT et de faire croître le nombre de ses partenaires et des entités qui y sont affiliées, ce qui en fait une structure internationale proposant des programmes de développement socio-économique adaptés aux besoins spécifiques des pays et des régions.
Depuis 2009, les efforts considérables déployés par la Princesse Nisreen en matière de sciences, de technologies et d’innovation, moteurs essentiels du développement économique et social, ont conduit à l’élaboration de déclarations et de résolutions internationales, et de politiques nationales bien intégrées aux stratégies de développement et tenant compte des caractéristiques d’innovation propres aux pays en développement, ainsi qu’à la création de partenariats public-privé. La marque qu’elle a laissée s’agissant d’orienter la croissance économique durable de demain grâce aux sciences, aux technologies et à l’innovation est bien visible et lui a valu une reconnaissance mondiale.
Chaque 11 février, nous célébrons les réalisations des femmes, connues ou non, oubliées ou passées à la postérité, qui ont ouvert la voie à celles d’entre nous qui travaillent aujourd’hui dans le domaine des sciences. Outre ses nombreuses réalisations d’envergure internationale, la Princesse Nisreen est devenue en 2015 la première universitaire et directrice générale d’une organisation non gouvernementale à avoir été à l’origine de la création d’une journée internationale reconnue par l’ONU. Une fois la résolution rédigée et présentée et au terme d’une campagne réussie, l’ONU a désigné le 11 février comme « Journée internationale des femmes et des filles de science ». Les sciences sont la clef du développement durable. Pour bâtir des passerelles grâce à la paix, à la prospérité et au développement durable, le monde a besoin des sciences et de la diplomatie. Les femmes scientifiques qui font oeuvre de diplomatie seront très prochainement à la tête du développement durable partout dans le monde.
En 2016, la Princesse Nisreen a lancé une campagne internationale sur le rôle des sciences dans la diplomatie, suivie d’un mouvement en faveur des femmes scientifiques dans le milieu de la diplomatie, ce qui s’est traduit par l’augmentation du nombre de femmes scientifiques nommées à des postes de diplomate et de haute direction dans le secteur public. « J’ai toujours été convaincue que le travail humanitaire ne consistait pas seulement à apporter du matériel en cas d’urgence, mais qu’il supposait aussi de transmettre des connaissances et des technologies, de consolider les systèmes d’enseignement et de santé, de garantir que toutes les personnes aient les mêmes chances, indépendamment de leur origine ethnique, de leur religion ou de leur situation… Le véritable travail humanitaire consiste à donner sans condition ». L’engagement humanitaire de la Princesse Nisreen a commencé à l’âge de 14 ans, lorsque sa mère lui a demandé d’aider les enfants défavorisés. Depuis lors, elle oeuvre en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées, des veuves, des orphelins et des réfugiés.
En tant que présidente et fondatrice de Jeans 4 Genes International, elle entend améliorer les conditions de vie des personnes présentant une maladie génétique et collecter des fonds pour la recherche scientifique. La Princesse Nisreen collabore en outre étroitement avec l’ONU et ses entités pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement et les Objectifs de développement durable. Elle a créé le Forum mondial sur la santé des femmes et le développement, véritable centre d’excellence visant à améliorer la santé des femmes. Elle est la fondatrice de la Ligue internationale des femmes scientifiques. Elle est également cofondatrice du programme La culture au service de la paix, qui vise à cultiver la paix et la tolérance entre les nations, les sociétés et les populations grâce aux arts, à la musique et à des conférences. Elle est par ailleurs la première artiste à utiliser le café arabe/turc pour ses peintures, et elle reverse les recettes tirées de sa collection « Wonders of Coffee » (merveilles du café) à des organisations caritatives pour les enfants et les femmes. Elle est la fondatrice du programme Café des sciences ainsi que de l’établissement Children’s Science Café.
La Princesse Nisreen a également créé le programme international MUTE, qui vise à promouvoir, à protéger et à garantir l’égalité des droits des personnes sourdes et malentendantes. En 1998, elle a organisé et présidé la conférence RASIT-UNESCO, premier congrès international des étudiants universitaires, qui a abouti à la résolution de l’ONU faisant du 12 août la Journée internationale de la jeunesse. Depuis 2009, elle a créé, mis en place et soutenu plusieurs programmes pour les jeunes, dont le programme « Générations en dialogue », les programmes d’autonomisation de la jeunesse arabe ENWAN et des campagnes visant à renoncer au sectarisme et à la radicalisation et à amener les sociétés et les populations à vivre en harmonie et dans la concorde et la réconciliation.
La Princesse Nisreen consacre une partie de son temps à guider les jeunes et les filles qui suivent la voie des sciences et à les rendre autonomes. Elle se ménage toujours du temps pour visiter les écoles et se sert de ses titres de princesse et de médecin pour attirer l’attention des enfants et encourager en particulier les filles à faire carrière dans le domaine des sciences. Et la Princesse Nisreen de conclure: « Mes ailes m’ont permis de franchir des montagnes et des mers, par-delà les frontières et sans visas, je vais partout, auprès de quiconque est dans le besoin. Mon courage, c’est de faire changer les choses, de guérir les blessures. Oui, je vais contre la norme que les autres fixent, ceux qui n’ont pas l’audace d’entreprendre quoi que ce soit. Je crois que je suis assez courageuse pour accomplir beaucoup de choses avant d’avoir 50 ans! ».