Le "Sommet de solutions" de Tunis prend forme � la deuxi�me r�union du Comit� de pr�paration
Le Secr�taire g�n�ral de l'UIT ouvre la r�union et appelle les participants � r�aliser de v�ritables progr�s
M. Yoshio Utsumi, Secr�taire g�n�ral de l'Union internationale des t�l�communications et Secr�taire g�n�ral du Sommet mondial sur la soci�t� de l'information (SMSI) a ouvert la deuxi�me r�union du Comit� de pr�paration (PrepCom-2) qui se tient � Gen�ve du 17 au 25 f�vrier 2005 en demandant aux d�l�gu�s de faire en sorte non seulement que les m�mes objectifs soient partag�s par tous mais aussi que ces objectifs soient � la fois ambitieux et r�alisables.
D'embl�e, M. Utsumi a rappel� aux participants l'importance de cette r�union pour les chefs d'Etat et de Gouvernement, les chefs d'entreprises et d'autres formateurs d'opinion qui vont se retrouver � Tunis dans quelques mois � peine pour la seconde phase du Sommet. Il a ajout� qu'� la fin de la r�union, les d�bats sur le plan de mise en oeuvre du Plan d'action de Gen�ve et la mise en place des m�canismes financiers pour le d�veloppement des TIC devraient �tre termin�s.
M. Utsumi a aussi rappel� aux d�l�gu�s que les technologies ne sont synonymes de v�ritables progr�s que si elles sont pleinement accept�es par les peuples et, bien entendu, par les gouvernements et le secteur priv�. Il a ensuite annonc� la cr�ation d'un nouveau partenariat mondial regroupant de nombreuses parties prenantes appel� "Partenaires pour une connectivit� mondiale" pilot� par l'UIT. Ce partenariat a pour mission d'atteindre les objectifs de connectivit� du Plan d'action du SMSI d'ici � 2015, en coop�ration avec les entreprises du secteur priv�, les gouvernements, les ONG et les organisations internationales, le but commun �tant de r�duire la fracture num�rique. M. Utsumi a soulign� qu'il ne s'agira pas simplement d'un projet de plus mais plut�t d'une plate-forme mondiale compl�mentaire et de haut niveau dans le cadre de laquelle les partenaires pourront promouvoir les projets existants, lancer de nouveaux partenariats et partager leurs exp�riences ainsi que les meilleures pratiques. Le premier grand pas dans cette direction se fera au Sommet de Tunis lors d'une r�union de haut niveau des partenaires.
La Tunisie se f�licite de la contribution de la soci�t� civile
M. Montasser Ouaili prenant la parole au nom de la Tunisie, pays h�te de la seconde phase du SMSI, a soulign� que la r�ussite du processus d�pendait des deux phases. La seconde est cruciale. Un fonds sp�cial a �t� mis en place pour en assurer le succ�s et l'orateur a remerci� tous les Etats Membres pour les contributions volontaires qu'ils ont vers�es.
M. Ouaili a soulign� que la participation de la soci�t� civile sera d�terminante et il a demand� aux gouvernements d'oeuvrer dans ce sens. La soci�t� civile doit prendre une part active aux d�bats et aussi participer aux �v�nements parall�les qui constitueront une plateforme o� les acteurs de la soci�t� civile pourront "s'impliquer" davantage et devenir de v�ritables partenaires et parties prenantes.
La Suisse met l'accent sur la solidarit�
M. Moritz Leuenberger, Conseiller f�d�ral de la Conf�d�ration suisse et Ministre de l'environnement, a pris la parole au nom du pays qui a accueilli la premi�re phase du SMSI � Gen�ve en d�cembre 2003. Cette phase a permis de d�finir les principes politiques qui sont au coeur de la soci�t� de l'information. Tunis en verra les applications concr�tes; les deux phases sont donc intimement li�es. Toutefois, la phase de Tunis ne devrait pas �tre ax�e exclusivement sur la technologie. La conception comme formul�e � Gen�ve �tait celle d'une soci�t� de l'information solidaire et inclusive, ce qui constitue une t�che politique fondamentale.
Des millions d'�tres humains sont priv�s d'acc�s � l'Internet faute d'une infrastructure de base. Tant que le co�t d'une connexion Internet repr�sentera plusieurs mois de salaire, les TIC resteront l'apanage des pays riches. Les participants doivent donc inscrire la question dans un contexte de d�veloppement plus large.
Au Sommet de Gen�ve, les participants se sont dit d�termin�s � atteindre les objectifs de d�veloppement, et ainsi � r�duire la fracture num�rique. "Il est temps de passer des paroles aux actes", a ajout� M.
Leuenberger.
Le d�veloppement socio-�conomique n'est qu'un aspect du SMSI. Les pouvoirs publics mus�lent les citoyens et les m�dias et limitent leur acc�s � l'Internet. C'est la raison pour laquelle "il est imp�ratif que le Sommet de Tunis traduise concr�tement les principes qui ont �t� arr�t�s � Gen�ve concernant les m�dias, la libert� d'opinion et d'information", a d�clar� M. Leuenberger avant d'ajouter "Nous avons fix� les objectifs dans la D�claration de principes et dans le Plan d'action, travaillons maintenant � leur r�alisation concr�te". Dans cette optique, il a lanc� un appel en faveur de l'�tablissement de partenariats mondiaux plus forts. La Suisse, fid�le � son engagement, continuera de soutenir l'UIT et la seconde phase du SMSI de fa�on tangible et dans les coulisses, a d�clar� M.
Leuenberger. Confirmation du versement de plus de 1,3 million CHF en nouvelles contributions au SMSI Le Secr�taire g�n�ral de l'UIT, M. Yoshio Utsumi, a confirm� que la campagne de collecte de fonds pour le SMSI-2005 a permis de recueillir plus de 1,3 million CHF, nouvelles contributions financi�res destin�es � financer les principales activit�s pr�paratoires de la phase de Tunis. Notre objectif de 5 millions CHF a donc �t� atteint � plus de 50%. "Ces nouvelles contributions vers�es au fonds du SMSI, repr�sentent plus de 2,7 millions CHF, soit plus de la moiti� des 5 millions CHF vis�s", a annonc� le Secr�taire g�n�ral de l'UIT, avant d'ajouter "J'en suis tr�s heureux et je remercie tous nos donateurs pour l'attachement qu'ils t�moignent � la r�ussite du Sommet". N'ayant pas �tabli de budget pour le SMSI, l'Assembl�e g�n�rale des Nations Unies en a appel� � la communaut� internationale pour soutenir le Sommet par des contributions volontaires. Pour relever ce d�fi, le Secr�taire g�n�ral de l'UIT, Secr�taire g�n�ral du Sommet, a lanc� en avril 2004 la campagne de collecte de fonds pour le SMSI-2005. D'apr�s les estimations, les d�penses pour l'organisation des principales activit�s pr�paratoires en vue de la phase de Tunis se monteraient � quelque 15 millions CHF (5 millions sous forme de contributions financi�res et 10 millions sous forme de contributions en nature), abstraction faite des frais pris en charge par le pays h�te. De nombreuses parties prenantes ont annonc� ces derni�res semaines qu'elles allaient verser de nouvelles contributions pour financer les activit�s pr�paratoires essentielles. Pour obtenir d'autres informations sur les contributions,
cliquer ici. Les TIC et les objectifs de d�veloppement pour le Mill�naire sont �troitement li�s Il est d�sormais largement reconnu qu'il existe des liens �troits entre les TIC et le programme de d�veloppement au niveau mondial, comme en t�moigne la D�claration de Gen�ve, a d�clar� M. Utsumi dans son rapport au PrepCom-2 en sa qualit� de Pr�sident du Comit� d'organisation de haut niveau du Sommet. Il a indiqu� que la communaut� internationale se r�unirait en septembre 2005 � New York pour faire le point des progr�s r�alis�s au cours des cinq derni�res ann�es �coul�es en ce qui concerne la r�alisation des objectifs de d�veloppement pour le Mill�naire. Durant les sept prochains jours, "nous aurons de nouveau l'occasion de d�montrer que la r�volution en cours de la soci�t� de l'information devrait promouvoir le bien-�tre, le progr�s et favoriser un d�veloppement �conomique durable pour tous et, de surcro�t, d'associer �troitement les TIC � la r�alisation des objectifs de d�veloppement pour le Mill�naire". Pour ce faire, toute une s�rie de mesures pratiques est n�cessaire. En octobre 2004, l'UIT et le Secr�tariat ex�cutif ont �labor� une base de donn�es destin�e � fournir un inventaire des activit�s entreprises par les gouvernements et par d'autres parties prenantes afin de mettre en oeuvre le Plan d'action de Gen�ve. Cette base de donn�es du SMSI continuera d'�tre actualis�e avec de nouvelles donn�es, cela jusqu'� la fin de la phase de Tunis et au-del�. Par ailleurs, les travaux fructueux effectu�s sur les indicateurs nous permettront de mesurer l'ampleur de la fracture num�rique, d'�valuer les progr�s accomplis en vue de r�duire cette fracture et de suivre les progr�s r�alis�s au niveau mondial en mati�re d'utilisation des TIC dans la perspective de la r�alisation des objectifs de d�veloppement des Nations Unies pour le Mill�naire. Le rapport (disponible
ici) attire l'attention sur les activit�s d�ploy�es par un large �ventail de gouvernements et de partenaires mais la base de donn�es proprement dite englobera � l'avenir une gamme plus �tendue d'activit�s li�es au SMSI. Il est pr�vu que cette base constitue un portail dynamique actualis� en permanence, qui fonctionnera comme ressource ouverte � tous les chercheurs et � toutes les personnes int�ress�es. Le SMSI s'oriente vers des r�unions r�gionales et th�matiques Des rapports �tablis par les conf�rences r�gionales du SMSI pour l'Asie de l'Ouest et l'Afrique ont �t� soumis � la pl�ni�re du PrepCom-2. La Conf�rence de Damas a pr�conis� l'�tablissement de partenariats en faveur de l'�dification de la soci�t� de l'information dans les pays arabes, s'appuyant sur un environnement propice appropri� de nature � attirer les investissements directs r�gionaux et �trangers. La Conf�rence d'Accra s'est prononc�e en faveur de l'�laboration d'un plan d'action r�gional pour l'Afrique et du lancement du Fonds de solidarit� num�rique volontaire qui compl�terait les m�canismes financiers existants sans toutefois faire double emploi avec eux. Enfin, le Groupe des Etats d'Am�rique latine et des Cara�bes (GRULAC) a pr�sent� un expos� sur la prochaine Conf�rence r�gionale du SMSI qui se tiendra � Rio de
Janeiro. Par ailleurs, d'autres rapports �tablis � l'issue de r�unions th�matiques li�es au SMSI ont �t� pr�sent�s au PrepCom. Parmi les sujets trait�s, il y a lieu de citer les suivants: le spam, la libert� d'expression dans le cyberespace, les incidences �conomiques et sociales des TIC, les applications dans le domaine de la pr�vention des catastrophes naturelles, la technologie de l'information et le droit, la fracture num�rique et l'�conomie du savoir et, enfin, le r�le et la place des m�dias dans la soci�t� de l'information. Ces rapports peuvent �tre consult�s
ici. Bureau des gouvernements et de la soci�t� civile L'un des temps forts de la journ�e d'ouverture a �t� la r�union conjointe du Bureau du PrepCom et du Bureau de la soci�t� civile. Le Pr�sident du PrepCom, l'Ambassadeur Karklins, a soulign� l'importance de ces r�unions dans le respect de la tradition du processus pr�paratoire du SMSI qui vise � encourager un �change de vues transparent ainsi que la libre circulation des id�es. Mme Renate Bloem de la Conf�rence des organisations non gouvernementales (CONGO) a soulign� qu'il �tait n�cessaire que la soci�t� civile s'investisse davantage dans les domaines concernant la s�curit�, les dispositions logistiques, le choix des �v�nements parall�les/tables rondes, les m�canismes de mise en oeuvre et d'�valuation ainsi que le suivi du processus du SMSI. Elle a �galement une augmentation des cr�dits en faveur de la soci�t� civile pour les PrepCom et le Sommet, sous la forme de bourses d'�tudes et de projets.
Les m�canismes de financement sur le devant de la sc�ne
Dans son Plan d'action, le Sommet mondial sur la soci�t� de l'information (SMSI), lors de sa premi�re phase (Gen�ve, d�cembre 2003), a demand� au Secr�taire g�n�ral des Nations Unies, Kofi Annan, de constituer un Groupe de travail charg� de d�terminer si les m�canismes de financement existants sont ad�quats pour r�soudre les probl�mes que posent les technologies de l'information et de la communication au service du d�veloppement. En collaboration avec la Banque mondiale, des organismes des Nations unies et des partenaires importants comme l'OCDE, le Groupe de travail a termin� fin d�cembre 2004 son
rapport � l'intention du Prepcom-2. M.
Nishimoto, du Programme des Nations Unies pour le d�veloppement (PNUD), a pr�sent� le rapport et expliqu� qu'il vise � analyser les m�canismes existants et � identifier les lacunes et les meilleures pratiques, le but �tant de faciliter des consultations plus larges dont les r�sultats pourraient nourrir les d�lib�rations du SMSI. Les conclusions du rapport correspondent au point de d�part des travaux du groupe de travail, � savoir que l'utilisation des TIC est solidement ancr�e dans une perspective de financement et de d�veloppement, a d�clar� M.
Nishimoto. A propos des multipartenariats, il a insist� sur la n�cessit� d'�tablir un m�canisme ou une
plate-forme de financement "virtuel" pour tirer parti des multiples sources, et de cr�er un m�canisme de coordination des recherches. En ce qui concerne le Fonds de solidarit� num�rique aliment� par des contributions volontaires, il a d�clar� que ce m�canisme n'est pas encore op�rationnel et que ses objectifs concrets ne sont pas encore d�finitivement arr�t�s. Le Groupe de travail a donc "estim� qu'il n'�tait pas en mesure d'�valuer son r�le par rapport aux diff�rents m�canismes de financement des TIC". "Il ne fait aucun doute que le moteur du d�veloppement et du financement des TIC au cours des 20 derni�res ann�es a �t� l'investissement du secteur priv�, notamment l'investissement �tranger direct d'entreprises multinationales ou r�gionales du secteur des TIC, de plus en plus diverses et comp�titives" a ajout� M.
Nishimoto. Pour lui, il est n�cessaire de constituer un r�servoir de ressources humaines (savoir) � tous les niveaux, �l�ment essentiel pour la r�alisation des objectifs de la soci�t� de l'information. Il a indiqu� que le financement des technologies de l'information et de la communication pour le d�veloppement doit s'inscrire dans le contexte des TIC comme catalyseurs de d�veloppement, susceptibles de favoriser la concr�tisation des objectifs �nonc�s dans la d�claration du Mill�naire et dans le Consensus de Monterrey de 2002, par lesquels les Etats se sont engag�s � redoubler d'effort pour mobiliser des moyens financiers internationaux en faveur du d�veloppement. Dans le d�bat g�n�ral qui a suivi, et auquel ont particip� des repr�sentants d'Etats Membres, de la soci�t� civile, d'organisations internationales et du secteur priv�, diff�rents points de vue ont �t� formul�s. Certains pays en d�veloppement, comme le Ghana, le Nig�ria et la R�publique islamique d'Iran, se sont employ�s � d�tromper les participants qui pensaient qu'il suffit, pour attirer les investisseurs, que les pays en d�veloppement prennent des mesures pour lib�raliser leur �conomie, cr�ant ainsi des conditions propices aux investissements. La v�rit� est que les entreprises h�sitent � engager des capitaux dans des projets � haut risque et faible rendement. D'o� la n�cessit� du Fonds de solidarit� num�rique pour rem�dier � ce grave probl�me. Le N�pal a approuv� cette position et a ajout� que les pays les moins avanc�s (PMA), les nations d�favoris�es, les pays isol�s ou montagneux se trouvent confront�s � des probl�mes suppl�mentaires qui d�couragent les investisseurs. L'Egypte, le Nig�ria et le Ghana ont soulign� que les probl�mes propres � l'Afrique n'ont pas �t� suffisamment trait�s dans le rapport et que certaines solutions propos�es, comme le microcr�dit, ne sont pas encore applicables sur ce continent. Le Nig�ria a ajout� que le pr�sident Obasanjo et l'Union africaine appuient sans r�serve le Fonds de solidarit� num�rique, qui sera lanc� le 14 mars 2005. Ils ont appel� les partenaires � contribuer au succ�s de ce Fonds. L'Argentine et de nombreux pays en d�veloppement se sont accord�s � dire que l'infrastructure des TIC et l'acc�s � ceux-ci sont insuffisants; attirer les investisseurs et garantir la durabilit� des projets exigent renforcement des capacit�s et formation. Les
Etats-Unis ont estim� qu'une bonne gouvernance est un aspect tout aussi important du d�bat, �tant donn� que les pays qui fuient la d�mocratisation feront fuir les investisseurs et les entreprises priv�es. Le Women�s Centre for Social and Economic Development for Africa (Centre pour le d�veloppement
socio-�conomique des femmes en Afrique) a soulign� la n�cessit� d'adapter le contenu en langues locales. L'UNESCO est all�e plus loin, ajoutant qu'il faudrait produire des contenus permettant d'am�liorer l'�ducation et le savoir scientifique. L'UIT a dit qu'elle continuerait d'insister pour que les TIC soient reconnues comme une question de d�veloppement de dimension universelle et la Banque mondiale a mis l'accent sur un "r�alisme et un pragmatisme " quant au fond des projets visant � concr�tiser les imp�ratifs de d�veloppement.
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