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Le temps de l�information solidaire
Le sommet de l�information, c�est un peu comme une danse � plusieurs temps. Il y a d�abord eu le temps du sommet de Gen�ve, en d�cembre 2003, un �v�nement important, un temps fort en quelque sorte. Ce fut une r�ussite. Comme nous le savons tous, le processus SMSI n�est pas encore termin�. Avec la D�claration politique et le Plan d�action de Gen�ve, nous avons pos� les bases n�cessaires au succ�s du sommet ; nous voulons maintenant appliquer les mesures adopt�es � Gen�ve et trouver des r�ponses aux questions soulev�es. Gen�ve 2003 a �t� la phase des d�clarations d�intention au niveau politique � Tunis 2005 sera celle de l�application concr�te. L�une et l�autre font ainsi partie d�un m�me processus. S�il s�agissait, � Gen�ve, de d�finir des principes politiques, cela ne veut pas dire qu�� Tunis, il ne sera question que de technologie. Et c�est le deuxi�me temps de notre danse. Il faut d�sormais r�aliser la vision d�une soci�t� de l'information solidaire et inclusive �labor�e � Gen�ve : une t�che fondamentale et politique. Cela pourrait se faire gr�ce � Internet et aux infrastructures techniques. Mais il faut avant tout que les hommes du monde entier y aient acc�s. Tant que l�abonnement pour un acc�s � Internet dans certains pays du Sud co�tera l��quivalent de plusieurs mois de salaire, ces technologies resteront malheureusement r�serv�es aux riches. Par ailleurs, tant que de vastes territoires d�Afrique ne seront pas desservis en �lectricit�, leurs habitants ne pourront disposer ni du t�l�phone, ni d�Internet. Si nous ne nous penchons pas enfin sur ces questions de d�veloppement, les technologies de la communication creuseront le foss� entre riches et pauvres, alors qu�elles pourraient grandement contribuer � le combler. En 2003 � Gen�ve, nous avons tous exprim� notre volont� de poursuivre les objectifs de d�veloppement. Que s�est-il pass� depuis ? En d�cembre 2003, nous avons command� un rapport, qui doit nous aider � r�soudre les questions de financement. Ce rapport a �t� r�dig�. Mais continuer � discuter et � dresser des rapports ne suffit pas. Des projets concrets et r�alisables doivent maintenant succ�der aux paroles. Parce que nous n�avons pas uniquement besoin d�argent pour atteindre les buts de d�veloppement; nous devons �galement bien l�utiliser, afin de contribuer � am�liorer, de mani�re concr�te et durable, les conditions de vie du plus grand nombre de personnes possibles. Cette ann�e, l�ONU portera une attention soutenue � la concr�tisation de ses Objectifs du mill�naire pour le d�veloppement, notamment r�duire l�extr�me pauvret� et assurer une �ducation pour tous. Les technologies de l'information et de la communication peuvent jouer un r�le important dans ce processus. Et le SMSI 2005 de Tunis se doit de participer � la r�alisation de ces objectifs. Le d�veloppement social ne constitue toutefois qu�une facette du SMSI. Le d�veloppement politique en est une autre : les gouvernements de tr�s nombreux pays emp�chent comme autrefois le libre acc�s des citoyens aux m�dias et � Internet, bien que les libert�s d�opinion et d�information fassent partie des Droits de l�homme. La construction d�une infrastructure de t�l�communication n�a aucun sens si l�Etat cache des informations � ses citoyens et les emp�che d�obtenir ou d��changer librement des informations. C�est pourquoi il est important que, � l�agenda du sommet de Tunis, la mise en vigueur des principes d�cid�s � Gen�ve sur les m�dias, les contenus et les libert�s d�opinion et d�information soit discut�e. Nous avons fix� les objectifs dans la D�claration et dans le Plan d�action de Gen�ve 2003; nous voulons maintenant travailler � leur r�alisation. Pour promouvoir une soci�t� de l'information telle que nous l�avons dessin�e � Gen�ve, nous avons besoin de la diversit� et de l�exp�rience de la soci�t� civile ainsi que de l�engagement du secteur priv�. Ce que j�ai dit lors des PrepComs qui ont pr�c�d� Gen�ve 2003 est toujours d�actualit� : les gouvernements n�y arriveront pas seuls, m�me s�ils le souhaitent ardemment. Le partenariat avec ces diff�rents acteurs est indispensable. Employons-nous donc � chercher comment faire fructifier ce potentiel commun. Apr�s la catastrophe du Tsunami survenue en d�cembre dernier et qui a co�t� la vie � des centaines de milliers de personnes, on s�est demand� si les moyens de t�l�communication modernes n�auraient pas permis d�alerter la population. Encore une fois : les technologies existent, elles peuvent contribuer au bien-�tre, am�liorer la s�curit�. Encore faut-il que les hommes et les pays de ce monde communiquent et collaborent pour mettre ces technologies au service de tous les hommes. N�oublions pas : la communication n�est rien d�autre que la mise en relation des �tres humains. D�ailleurs, communication signifie communaut�. Et la technologie n�est qu�un moyen au service de la communaut�. L�exemple du s�isme sous-marin en Asie montre � quel point la discussion du SMSI est importante, et � quel point le recours � ou le non-recours � � ces technologies peut influencer notre vie, voire la sauver. Je vous remercie d�ores et d�j� de donner un nouvel �lan au processus SMSI. Je remercie en particulier la Tunisie, pays h�te de la seconde phase, pour les efforts qu�elle d�ploie afin que Tunis 2005 soit un succ�s. Je remercie �galement l�UIT ainsi que les autorit�s des Nations unies pour la pr�paration du contenu. Enfin, je vous souhaite � tous, chers participants, beaucoup de pers�v�rance et un bel esprit constructif, pour que cette PrepCom nous rapproche encore des buts du SMSI. La Suisse poursuit elle aussi son engagement. Elle soutient l�UIT et les partenaires tunisiens dans la pr�paration de la seconde phase du SMSI, et nombreux sont les Suisses et les Suissesses qui effectuent un travail concret au premier plan, mais �galement dans les coulisses du processus. En 2003, nous avons fait un premier pas. Nous ne parlerons d�une v�ritable avanc�e qu�apr�s avoir fait le deuxi�me. Osons-le ! Ce sera le troisi�me temps de notre danse, le temps de l�information solidaire r�ellement v�cue. Nous pourrions m�me former une farandole, en se donnant la main, autour du globe, afin de progresser ensemble.
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